Mariez vous, qu'il disait.. mariez vous

Samedi soir, approximativement deux heures du mat. Une taverne quelconque dans un bled au hasard au Mulgore. Je suis devant la porte, sous une pluie collante, je dois avoir quelque chose comme quatre bons grammes dans le sang mais je tiens. Le tauren se montre otujours très resistant aux alcools. Je suis en train de fuir mon propre mariage. Je crois qu'apres ce que j'ai déclaré à table, personne n'essayera de venir me chercher. Le déclic est arrivé juste apres la pintade fourrée aux cèpes. Je vous épargnerai les centaines de pensées qui m'ont amenés à ca, disons que.. j'avais juste compris que je ne voulais plus de cette vie. Je devais regarder depuis trop longtemps mon assiette sans bouger car Salomy, ma taurenesse fraichement épousée dans l'apres-midi me demanda ce qui n'allait pas. Je continuai à contempler les morceaux de cèpes calcinés et les bouts de cartilage du volatile. Son père, près d'elle, s'imisca, puis sa mère, et mes parents, a gauche.. En quarante secondes j'avais presque fait taire toute l'assemblée avec mon silence. Il devenait vraiment urgent de dire quelque chose; alors comme ça ne venait pas, je me rendit compte du tragi-comique de ma situation et je commencai à me marrer. Bon sang, je me suis marré. Je savais déjà ce qui allait se passer, c'était clair. Je pouvais encore mentir, il n'etait pas trop tard.. Et là j'entend Salomy qui me sors:
-"Mais t'as pété un plomb ou quoi, hey oh, allo?" Puis plus bas, "tu as pris quelque chose?
- Non, de l'alcool rien de plus. Mais.. je vais y aller là. Je suis désolé Salomy, je suis désolé."
Soixante-treize personnes attablés, une attention totale. Je m'adresse à tout le monde. "-J'peux pas, dis je tout haut. J'arrete tout." Je regarde Salomy, en état de choc. Je n'ai pas voulu te faire de mal mais, je sais que je fais une erreur."
-Mais tu es ivre, qu'est ce que tu raconte, tu veux que papa te ramene?
-C'est terminé, je suis sérieux, crois moi. Je suis désolé.
Salomy est bouche bée, son regard se perd à son tour dans mon assiette. Je crois qu'elle commence à comprendre vraiment que je vais la quitter, là, devant tous ces gens réunis pour notre mariage. Et soudain j'entend son frère crier:
-Espece d'enfoiré! Sa voix tremble. Bruits de chaise, vaisselle cassée, mouvements. Avant que je comprenne qui fait quoi, qui retient qui, Salomy prend le relai et saute sur moi comme une furie en hurlant. "- Salaud! Espece de salaud!" Elle me decolle une grosse baigne, j'évite la deuxieme, pas les suivantes. Elle hurle qu'elle me le fera payer, que je suis un fumier. Son père me libére d'elle et me dis de foutre le camp, qu'il me parlera plus tard.
Je tourne les talons à l'assemblée, pas très sûr de mes pas. J'entends Salomy gémir dans mon dos. Avant de franchir la porte de l'auberge je me retourne et déclare à la volée:
"-C'est ma vie, MA vie. J'ai fait une erreur. Ne me jugez pas, vous êtes tous bien trop impliqués pour raisonner jus..
- Casse toiiiii!!" Salomy qui remet çà, entourée de ses deux parents, la tête étouffée dans la veste de son père. Et puis merde. Qu'ils aillent au diable, je suis libre.
"-Libre! Bonne fin d'soirée messieurs dames". La courbette c'était pas utile, mais je l'ai quand meme faite. Je sais pas pourquoi.. L'aigreur, ca ma toujours rendu un peu narquois..


Il me faut un remontant ou ma tête va exploser. J'entre dans le rade. Brouhaha, chaleur, fumée. De la musique à se fendre le cœur sur des tessons de verre. Les clients m'ont reperés, affalés devant leur verre. Ils ont l'œil torve et vitreux. J'en vois un qui dort sur le comptoir; un autre pres de lui, lui raconte probablement l'histoire de sa vie. Joli tableau, ca donne à peine envie d'y tremper les pattes; mais c'est ici que je me finirai ce soir. Je m'approche, demande un whisky à la blondinette derriere le bar. Il fait très soif ici. Elle me tend le calice et me demande direct la rançon. Je lui sors un billet enroulé sur lui-même et le lui jette sur le comptoir.
"-Garde la monnaie la môme, tu diras à ta mère malade qu'un Seigneur t'as visiter.."
Pas en état de pratiquer l'humour moi ce soir, apparemment.. Elle n'a aucune réaction, pas même un leger sourir compatissant. Elle se penche avantageusement vers moi, et son regard semble me mettre au defi de le quitter.
-Ah t'es du genre comique toi. Ici on aime pas trop çà. T'énernise pas.
Bigre, du genre coriace la môme. Le mec à ma droite à fini de roupiller et je sens son regard posé sur moi.
- Rien de grave, j'ai pas l'intention de faire d'ennui. Je veux juste passer un moment tranquille. Je l'ai mérité croyez moi.
- On en a rien à carrer d'ta vie, me répond le gus. Puis il se met à tousser, et je peux profiter à loisir de sa délicieuse haleine parfumée à l'anis chaud.


Quelle chaleur. Encore du whisky dans mon verre. Je suis completement beurré. Ca tourne, les lumières du rade me donnent l'impression d'une piste d'atterrissage instable. Je vois les bouteilles et les verres rangés en face de moi, et je me demande comment tout ca peux tenir encore debout. Apres avoir méditer quelques instant sur la nature de ce qui emplit mon verre, je suis pris de vertige. Pourtant pas encore trop plié sur mon siège, j'ai l'impression d'etre irresistiblement attirer en arriere. Je me leve. Bon sang de merde, j'aurais mieux fait de decuver assis. Mes jambes lâchent, je m'effondre. Mon bras entraine avec lui mon verre et celui de mon voisin. J'entend le mec crier... rien a foutre, je suis déjà avec Onyxia en train de devaller de vertes prairies. Il ne faut pas que je ferme les yeux, bouge toi allez. Je tend la main vers un barreau de tabouret et je parviens a me redresser. Je sens qu'on me mate sévère, il faut que je trouve les chiottes. Je taille ma route en titubant. Bien trop forte la musique.. Je me dirige vers la porte des gogs en m'appuyant sur des épaules inconnues. Quelques personnes dansent sur Le grand incendie.. On me pousse, on m'evite, je m'agrippe et on me propulse à l'exterieur de la piste... J'y suis enfin. J'entre, lumière aggressive, lavabo blanc. Un renvoi immonde remonte dans ma gorge. Je... titube, m'ecroule sur le sol. Il est frais, contre ma joue. Je ne veux meme pas savoir pourquoi il est humide. Je ferme les yeux.


Ce putain de reveil qui hurle. 11h18. J'ai oublié de l'eteindre hier soir. Une crampe attroce au cerveau, je sers les dents. Tout va bien, on est dimanche, ca promet d'être une belle journée... Je débranche le reveil, ramene la couette par dessus ma tete et ferme les yeux. Je tend mon bras vers Salomy.. Oh merde..

J'attend la suite

Je suis pas sure qu'il y ait une suite a ça... Enfin, sinon elle doit etre musclée

..Une réconsciliation maybe? xD